Voyage en terre - intérieure - inconnue ! ...

Que faut-il que je fasse ? Pourquoi m'exprimer ? ...

Qu'est-ce que c'est difficile d'accepter ma "petite humanité".

Celle qui a besoin de tendresse et de repos ; celle qui stresse ou désespère pour un "oui" ou pour un "non" ; celle qui veut le meilleur, mais n'en connait pas le chemin, fantasme sur les possibles, mais ne sait pas mettre un pied devant l'autre pour atteindre la première étape de son rêve ; celle qui voudrait approcher les autres, échanger avec eux, mais qui a peur et ne connait pas le B-A-BA de la communication, de la rencontre ; celle qui se pense seule responsable de cette communication difficile ; celle qui croit qu'il est de son devoir et de sa responsabilité, d'améliorer toutes les situations autour d'elle, et qui se sent coupable de son impuissance ; celle qui traverse des moments si sombres, des états émotionnels si lourds, pesants, si stressants et auto-aggravants, qu'elle n'en imagine plus la fin, la sortie, et qu'elle doit lutter contre elle-même, juste pour rester calme, et tenter de ne pas en rajouter ...

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Chemin d'humilité et de pardon à soi-même, de ne pas être tel qu'on le voudrait, de ne pas atteindre le but par lequel on imagine le bonheur, de ne même pas en imaginer ni connaitre le chemin ...
Accepter et aimer la personne qui est là, se connecter à une Lumière plus grande, se rappeler les traces de cette Lumière vécues ces jours passés ...
Et tant de "il faut ..."  dont le sens appartient au passé, tant de doutes sur ma valeur, sur ce que je suis capable de réaliser, sur la confiance que je peux m'accorder, qui m'enferment et abiment ma vie ! Quel travail de les reconnaitre, de les identifier, de les mettre à leur place, et face à une lumière plus profonde qui est aussi en moi.
Et puis il y a ce monde extérieur, ce lieu qui a été si longtemps, un lieu d'angoisse, d'échec relationnel, d'insécurité.
Un lieu où il fallait que je donne l'impression de savoir et de maitriser, alors qu'avec les autres et moi-même, j'étais dans le doute et l'incertitude, l'inconnu, pris dans le piège de devoir réussir, d'agir à la perfection, sans avoir le droit d'apprendre, d'essayer, de me tromper, avec la sensation d'un monde humain, menaçant, critique, indigne de confiance, incompréhensible ...
Et puis toutes ces situations du monde, où je vois l'humanité, proche ou lointaine, s’enferrer dans la souffrance, la violence, l'impasse, la catastrophe prévisible, mais où si rarement, je peux quelque chose. Tous ces enjeux, psychologiques, émotionnels, sociaux, dont je ne mesurais pas la puissance, n'étant pas, moi-même, câblé pour les discerner, et surtout y réagir avec justesse ...

Et tout cela, encore et encore, le baigner d'amour, de compréhension, de pardon ... Accepter que ma vie me dépasse, qu'elle ne m'appartient pas, au sens où des forces bien plus grande que "moi" la traversent, sans que je les vois !

Rester dans la présence, et cueillir les moments de grâce, ces réponses aux questions et aux états lourds vécus, qui apparaissent, apaisent, émerveillent, surprennent, changent la perspective, redonnent une dynamique, l'espace d'un instant, d'une minute, d'une heure, au creux du quotidien ...

Être hyper-authentique, ne pas faire semblant, montrer le côté sombre, pour dire que je ne triche pas, ne pas montrer trop de lumière et de certitude, quand je sais que plus tard, je ne saurais comment la vivre à nouveau, face aux nouvelles questions, aux nouveaux moments difficiles ... Et que je pourrais trahir l'attente des autres, par mon incompétence, mon manque de conscience, ou ma maladresse, à répondre à des dynamiques que je n'avais pas imaginé. Et que cela est "monstrueusement" grave, me mettra au banc de la société et de l'humanité ! ;)

L'autre jour, pendant un bref instant : perception de l'océan universel d'amour, de joie, de lumière qu'est la création tout entière, dans le regard et la présence de la conscience .. En regard de cela, toutes les souffrances, les violences, les injustices et nos enjeux humains, ne sont qu'une apparence, une façade construite par le sérieux avec lequel nous regardons nos vies et nos croyances, le fruit de notre ignorance et de notre inconscience de la/notre réalité profonde ...
L'Amour apaisé pour le Roland anxieux, retour au présent à 100%, renoncement aux attentes relationnelles et sociales projetées dans l'avenir, qui créaient l'anxiété. 
Après le repas, au travail, remuant mon petit cacao chaud à la main, allant vers les autres sans aucune intention, une paix "étrange" en moi, une collègue me voit et dit : "Totalement zen, Roland ? !", je lui réponds : "Totalement", et nous partons à discuter de manière personnelle, comme nous ne l'avions pas fait depuis longtemps ...