Cet enfant perdu que je suis, par moment ! Il cherche sans cesse à exister aux yeux des autres, d’une manière, puis d’une autre, il ne se trouve jamais assez bien, avec ses peurs, ses attentes, ses colères, ses désirs, son ignorance et son incompréhension de la vie …

Merci à lui d’être ainsi, si fragile, si humain, si faible, tellement dans l’attente d’une autre dimension, plein de reproches à l’égard de lui-même, des autres et de la vie, de ne pas y parvenir, encore et encore … tellement dans l’ignorance et la quête de cette étincelle, qu’il sait porter en lui-même, mais qui, si rarement, se dévoile …

Merci à lui de vivre ce chemin de compassion grandissante envers lui-même, et envers les autres !

Et toutes ces tensions, avec les autres, si semblables et si différents, qui le questionnent … Tous ces espaces de mystères et d’inconnus, d’incertitudes, d’incompréhensions, de dissonances, d’attentes déçues, d’inquiétudes, d’élans avortés, de révoltes, de comparaison souffrante, de confiance excessive, d’une assurance qui est toujours temporaire, construite sur le sable ….

Quel voyage mes ami.e.s … Si sombre et douloureux ou inquiétant par moments, mais aussi joyeux ou confiant, si plein d’attente et de question, et de si fragiles réponses, de si délicates expériences qui touchent l’âme et le cœur, qui amènent un moment la paix, la lumière, l’amour désirés, qui toujours s'évanouit … Et qu'il faut accepter ainsi !
Tout est dans la subtilité d’un moment, éphémère, temporaire, qu’il faut lâcher aussitôt, dont il faut renoncer à prolonger la grâce et la justesse apaisante. Et aussi renoncer à demain, à savoir, à « se préparer », à comprendre, parce que tout est toujours au-delà, de ce que je peux comprendre … 

Je cherche sans cesse des semblables, et me heurte sans cesse à l’incommunicabilité, à l’absence de résonance, mystère d’une différence qui m’échappe sans cesse, m'inquiète aussi, parfois ...  

Rares moments de grâce, certains échanges, des prises de conscience, ces moments de bascule, où l’esprit, la conscience ou le cœur s’ouvrent à de nouveaux espaces, et qui parfois, se prolongent, ou s'effacent puis ré-émergent d'une manière différente… 

Etes vous comme cet enfant, qui trouve rarement une terre sous ses pieds ou bien êtes vous de ces navigateurs de la vie, les pieds solidement ancrés dans l'évidence de leur réalité ?

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